Communiqué du 23 avril 2024

A un moment où l’Organisation des Nations Unies et son action sont mises en cause dans leur efficacité voire dans leur légitimité même, l’Association Française pour les Nations Unies (AFNU) réitère sa détermination à poursuivre sa mission de défense du respect de la Charte des Nations Unies et de promotion du droit international, notamment humanitaire.

Le monde est aujourd’hui le théâtre de conflits d’une extrême violence, qu’ils soient internationaux ou internes, et de crises qui ne cessent de s’aggraver, en particulier en Ukraine, en Afrique centrale et orientale, au Moyen-Orient ou encore dans la zone Asie-Pacifique. Les premières victimes en sont comme toujours les civils, en particulier les femmes et les enfants. Le recours à la force indiscriminée se systématise, les règles et principes du droit international sont massivement violés, partout montent la violence, le nationalisme et les atteintes à la liberté et à la dignité de la personne humaine.

*

Au Proche-Orient, après l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël, qui a fait plus de 1.200 victimes, principalement civiles, et la prise en otages de plusieurs centaines de civils, la guerre qui se développe à Gaza depuis plus de six mois a provoqué la mort de plus de 33.000 victimes, en grande majorité des civils, notamment des femmes et des enfants. Elle a réduit à l’état de ruines l’essentiel des habitations et des infrastructures, y compris hospitalières, de zones urbaines où vivent près de 2, 4 millions de personnes.

Tout en réaffirmant le droit d’Israël à se défendre, l’AFNU déplore le caractère indiscriminé et disproportionné des actions de son armée, qui ont conduit à de nombreuses violations du droit international, notamment humanitaire, dont certaines sont susceptibles de constituer des crimes de guerre.

La Cour internationale de justice s’est inquiétée de ces actions et a demandé à Israël d’empêcher d’éventuels actes de génocide et de prendre des mesures immédiates pour permettre la fourniture de l’aide humanitaire à la population civile de Gaza. L’AFNU souhaite l’ouverture en procédure accélérée, par la Cour pénale internationale, d’une enquête visant à identifier et juger tous les responsables des crimes relevant de son mandat commis en Israël le 7 octobre et, depuis, à Gaza, qu’ils soient israéliens ou palestiniens, civils ou militaires.

L’AFNU déplore également que la résolution 2728 du Conseil de sécurité de l’ONU adoptée le 25 mars 2024 ne soit toujours pas appliquée, et soit rejetée par le Hamas comme par Israël. Il appartient aux membres du Conseil de sécurité de prendre les mesures qui s’imposent pour que cette décision soit effectivement respectée, tant en ce qui concerne le respect du cessez-le-feu par les deux parties que la libération des otages encore retenus par le Hamas et le libre accès de l’aide humanitaire internationale, qui doit être massive et protégée. Il s’agit d’une question de crédibilité pour les Nations Unies.

L’AFNU demande que toutes les agences et organisations du système des Nations Unies concernées par la situation à Gaza, notamment l’UNRWA, le HCR, l’OMS, l’UNICEF et le PAM, ainsi que l’ensemble des acteurs humanitaires présents sur le terrain, reçoivent le soutien politique et financier indispensable à leur action. Il s’agit de mettre fin à la catastrophe humanitaire qui s’y développe.

L’AFNU déplore l’enchaînement des actions militaires menées par Israël et par l’Iran et les groupes armés qu’il soutient, notamment au Yémen et au Liban, qui font craindre un embrasement de la région.

L’AFNU demande que le Conseil de Sécurité, garant de la paix et de la sécurité internationale, décide la mise en place d’une administration provisoire de la bande de Gaza par les Nations Unies, permettant de mettre un terme aux combats, d’acheminer l’ensemble de l’aide humanitaire et d’entamer la reconstruction du Territoire. C’est à ces conditions que pourra être relancé le processus de paix, visant à garantir l’existence de deux États, israélien et palestinien, vivant côte à côte dans la sécurité, en application notamment des accords d’Oslo de 1993. L’AFNU soutient la décision du Conseil de sécurité d’ouvrir le débat sur une adhésion de la Palestine aux Nations Unies, qui pourrait constituer une étape en ce sens.