Hommage à Régis de GOUTTES (1940 – 2024)

Avec la disparition de Régis de Gouttes, survenue le 15 février 2024, l’AFNU perd un de ses membres les plus fidèles et les plus disponibles, siégeant longtemps au sein du Comex et participant à nombre de ses activités, enregistrant notamment des messages à l’occasion de journées internationales. 

Né en 1940 dans le Lauragais, il avait fait ses études de droit et de science politique à Toulouse, avant de sortir major du Centre national d’études judiciaires de Bordeaux, l’ancêtre de l’ENM. Sa carrière de magistrat l’oriente très vite vers l’international, aussi bien à la chancellerie où il est chef du bureau de droit pénal international et européen, puis plus brièvement comme directeur-adjoint du cabinet de Robert Badinter en 1983, qu’au ministère des affaires étrangères où après un premier détachement de 1978 à 1980, il est directeur-adjoint à la direction des affaires juridiques de 1985 à 1989. En 1989, il revient au Parquet, comme avocat général à la Cour d’appel de Paris, puis en 1993 comme avocat général à la Cour de cassation dont il devient Premier avocat général en 2000, rapportant sur des affaires particulièrement sensibles, comme la question de l’immunité pénale du chef de l’État.

Parallèlement, il est élu en 1990 membre du Comité des Nations Unies contre la discrimination raciale (CERD), où il siégera pendant 24 ans, avec un rayonnement reconnu de tous, avant d’être nommé membre de la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI) du Conseil de l’Europe. Cet engagement dans la lutte contre le racisme a trouvé son prolongement dans sa participation assidue aux travaux de la CNCDH, où il exerça longtemps une influence modératrice. Dans toutes ses fonctions éminentes, Régis de Gouttes fera montre de ses compétences juridiques, de rigueur, de méthode et de travail, comme de ses qualités humaines particulièrement attachantes, faites de réserve courtoise et de sympathie naturelle, d’ouverture d’esprit et d’attention aux autres. Ce n’était pas seulement un homme de droit, ayant le sens de la justice et de la diplomatie, c’était un homme droit, un « honnête homme », au sens le plus classique du terme. Sa personnalité chaleureuse et bienveillante lui attirait l’amitié et le respect de tous.

L’AFNU adresse à son épouse et à ses enfants ses sincères condoléances.