L’AFNU soutient le Secrétaire Général de l’ONU qui demande à Israël de renoncer à porter atteinte aux activités de l’UNRWA
Paris, le 29 janvier 2025
La situation humanitaire à Gaza et en Cisjordanie ne pourra que gravement se détériorer davantage si le gouvernement israélien met à exécution sa menace de couper tout contact avec l’UNRWA (1) à compter du 30 janvier. Tels sont en substance les propos qu’a tenus le 28 janvier à New York devant le Conseil de Sécurité M. Nicolas de Rivière, ambassadeur de France auprès de l’ONU.
Rappelant que l’agence a été créée en 1949 par une décision de l’Assemblée générale de l’ONU pour venir en aide à la population palestinienne, il a souligné son rôle vital dans les domaines humanitaire, éducatif, alimentaire, sanitaire et rappelé qu’aucune autre agence de l’ONU n’est aujourd’hui en mesure de se substituer au travail essentiel qu’accomplit l’UNRWA.
Dès le 27 janvier, le Secrétaire général de l’ONU, M. Antonio Guterres, avait instamment demandé à Israël de surseoir à la décision unilatérale prise par le parlement israélien le 29 octobre 2024 de suspendre toutes les activités de l’UNRWA « sur le territoire israélien » et d’interdire aux responsables israéliens de travailler avec l’agence.
M. Philippe Lazzarini, Commissaire général de l’UNRWA, avait pourtant rappelé que cette décision contredisait formellement le droit et les obligations de l’État d’Israël. S’adressant au Conseil de Sécurité de l’ONU le 17 janvier, il avait averti que cette décision mettrait en danger le cessez-le-feu, la transition politique et la survie de la population qui dépend entièrement de l’aide humanitaire. Des propos qu’il a renouvelés le 24 janvier à Bruxelles devant le Président du Conseil européen, M. Antonio Costa, et les ambassadeurs des 27 pays membres de l’Union. Le Président du Conseil européen a rappelé à cette occasion que l’obstruction au travail de l’UNRWA mettrait en danger des milliers de personnes, y compris des enfants, et laisserait cette population dans des conditions encore plus dramatiques.
Le Commissaire Général de l’agence souligne que le travail de l’UNRWA est vital pour deux millions de personnes. Plusieurs centaines de milliers d’entre elles vivent actuellement dans des abris fournis par l’agence. Depuis le cessez-le-feu, plus de 1.500 camions d’aide humanitaire sont entrés dans la bande de Gaza, dont plusieurs centaines affrétés par l’UNRWA qui fournit 60% de l’aide alimentaire et les deux-tiers de l’aide sanitaire à une population civile en situation de totale détresse.
Israël mène par ailleurs depuis le 21 janvier une action militaire massive en Cisjordanie, notamment contre le camp palestinien de Jénine, où la situation humanitaire ne cesse de se dégrader. Là encore, le droit international appelle à laisser intervenir l’ensemble des acteurs humanitaires, notamment des Nations Unies.
Cela n’a pas empêché l’ambassadeur israélien auprès de l’ONU, M. Danny Danon, de confirmer officiellement le 28 janvier au Conseil de Sécurité qu’ « Israël cesserait toute coopération avec l’UNRWA » d’ici au 30 janvier et demandé à l’agence d’« évacuer toutes ses installations à Jérusalem ».
L’Association française pour les Nations Unies, fidèle à son mandat, souligne une nouvelle fois le caractère inacceptable de cette décision du gouvernement de M. Netanyahou. L’UNRWA a en effet été créée par la résolution 302(IV) de l’Assemblée Générale des Nations unies. Par ailleurs, si la décision israélienne était mise à exécution, elle mettrait en péril la vie de centaines de milliers de civils, notamment les plus vulnérables d’entre eux, malades, personnes âgées, femmes et enfants, dont la survie repose aujourd’hui presque entièrement sur le soutien de la communauté internationale et des organisations humanitaires.
L’AFNU appelle en outre toutes les parties au conflit et aux accords de cessez-le-feu à tout mettre en œuvre pour qu’une intervention humanitaire massive soit menée sans délai auprès des populations civiles palestiniennes. L’Organisation des Nations Unies y est prête, comme elle est prête à contribuer au rétablissement de la paix au Proche-Orient, par un accord juste et durable qui garantisse le droit de tous ses habitants à la paix, à la sécurité et à la dignité.
****************
- United Nations Relief and Work Agency for Palestine Refugees in the Near East.